Les portraits de MARTIN JARRIE
Martin Jarrie revient pour nous sur son exposition La Vie Des Gens, et nous parle plus largement de son goût pour les portraits.
Quelles sont les particularités de tes portraits ?
Ce sont des portraits réalistes, finalement assez classiques. J’ai toujours aimé les portraits dans la peinture, de Piero Della Francesca à Lucian Freud en passant par Ingres. Pour ma part j’aime faire des portraits cadrés très serrés. Je veux que le visage occupe presque tout l’espace, que sa présence agrippe le regard.
Comment travailles-tu lorsque tu réalises un portrait ?
En ce qui concerne ceux qui figurent dans « La Vie des Gens », ce sont des personnes que j’ai rencontrées. J’ai passé un moment avec elles, parler, pris des photos de face, de profil à la lumière du jour.
J’ai ensuite peint dans mon atelier à partir de toutes ces photos. Je gardais en tête le souvenir de la rencontre, et c’était important dans la réalisation. Peindre ces visages, c’était comme prolonger la conversation en tête à tête…
Depuis j’ai fait d’autres portraits (pour L’Obs par exemple) en partant de photos qu’on m’avait envoyées.
Y a t-il une différence entre le fait de dessiner un objet et le fait de dessiner un personnage ?
Il y a quelque chose de très troublant et excitant dans le fait de peindre le visage d’une personne, dans la tentative de saisir le vif, de le rendre présent. J’éprouve quelque chose d’assez comparable quand je peins des fruits, des légumes (ou des fleurs) que j’ai sous les yeux.
Par ailleurs, qu’il s’agisse d’un portrait ou d’un objet, mon désir est que le sujet happe le regard.
Dans le cas de « La Vie des Gens », j’ai souhaité une sorte de dialogue intriguant, étrange entre un portrait et un objet choisi par la personne représentée.
Peux-tu nous justement en dire un peu plus sur ta récente exposition La Vie Des Gens ?
Les portraits dans « La Vie des Gens » on d’abord été exposés à Saint-Gratien pendant trois mois. J’avais décidé de les réaliser à l’occasion d’une résidence proposée par la ville.
Plus récemment, ils ont été exposés à Mouans-Sartoux à l’occasion du salon du livre. L’accrochage était différent. Les peintures marouflées sur un bois très épais ressemblent à des boîtes posées sur des socles. Les visiteurs pouvaient ainsi circuler entre les peintures devenues totems.
Comment se fait le choix des gens que tu dessines ?
A Saint-Gratien, où je ne connaissais personne, j’ai demandé à quelqu’un qui travaille au service culturel de la ville de choisir des gens de différents âges, de différents milieux et origines. Il m’est arrivé depuis de faire des portraits sur commande. Tous les visages sont intéressants !
Sur quoi travailles-tu actuellement ?
Entre les travaux pour la presse (L’Obs, le NY Times Book Review, les Echos, XXI…), l’édition et autres, je prépare une exposition qui aura lieu dans quelques mois à la galerie Artitude à Bruxelles.
À noter que La Vie des Gens est disponible en format livre aux éditions Les Fourmis Rouges avec des textes de François Morel.
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